Christine Cloarec-Le Nabour
Députée de la 5ème Circonscription d'Ille-et-Vilaine

FIN DE VIE : MES INTERVENTIONS EN CAS.

À l'Assemblée Nationale

La fin de vie renvoie chacun d'entre nous à l'intimité de son vécu, et oblige à une profonde humilité devant ce sujet. En Commission des affaires sociales ce mercredi 31 mars 2021, dans le cadre de l'examen de la Proposition de loi "donnant le droit à une fin de vie libre et choisie" portée par le groupe "Liberté et Territoire", j'ai souligné l'importance d'entendre et de respecter toutes les convictions et nuances qui s'expriment en tant qu'oratrice pour le groupe "La République en Marche", avant de préciser ma position favorable, éclairées par un travail collectif et transpartisan jusque tard dans la nuit.

Mes interventions à lire ci-dessous ou à voir en vidéo en bas de page.

Mon intervention en tant qu'oratrice de groupe :

"Madame la Présidente,

Monsieur le rapporteur,

chers collègues,

Le sujet de la fin de vie renvoie chacun d’entre nous à l’intimité de sa propre expérience et nous oblige à une profonde humilité concernant le vécu, tout aussi singulier, de chacun de nos concitoyens.

Sur les sujets éthiques et sociétaux qui ne font pas consensus, nous avons au sein du Groupe un principe de liberté de conscience et de vote, qui empêche toute certitude et orientation a priori. Sur ce sujet de la fin de vie et dans le contexte actuel, les expressions sont particulièrement riches et nous conduisent à appliquer ce principe.

Certains considèrent en effet qu’il est urgent et nécessaire de donner à tous les Français la possibilité de choisir les modalités de leur fin de vie, y compris celle de l’aide active à mourir. Cette aide est perçue par eux comme un dernier soin pour ceux qui le souhaitent, complémentaire aux soins palliatifs et visant à « humaniser l’agonie » comme le dit souvent notre collègue Jean-Louis Touraine. Il s’agirait là d’une ultime liberté permettant de garantir le principe d’autonomie de la personne et de mettre le patient au cœur des décisions médicales qui le concerne.

D’autres considèrent, au contraire, que l’aide active à mourir est une ligne à ne pas franchir pour les médecins, les patients et leurs familles, en raison de la vision de la société qu’elle sous-tend et des dérives qu’elle pourrait entrainer. Ils craignent aussi que les demandes d’euthanasie résultent, en réalité, d’un manque d’appropriation et d’application de la loi actuelle concernant la sédation profonde et des carences de notre offre de soins palliatifs et d’accompagnement. Il serait, dans cette hypothèse, de notre devoir de ne pas nous y résoudre et d’offrir à nos concitoyens les moyens de soulager les souffrances qui les conduisent aujourd’hui, uniquement par peur, désinformation ou dépit, à demander l’aide à mourir.

D’autres, enfin, ont une position intermédiaire ou sont encore indéterminés, et s’interrogent sur l’opportunité d’une telle mesure dans le contexte actuel et sur la nécessité de solliciter un débat plus large dans la société.

Je rejoins donc les propos de notre Présidente sur l’importance d’entendre et de respecter toutes les nuances qui pourront ici s’exprimer.

Notre groupe débattra donc très librement de ce sujet essentiel qui nous est aujourd’hui proposé par le groupe Liberté et territoire.

Je vous remercie".

Mon intervention pour préciser ma position :

"Merci Madame la Présidente,

je vais faire court. Lorsque je suis intervenue tout à l'heure pour le groupe, j'ai évoqué trois positions différentes. Je faisais parti de la troisième catégorie, c'est à dire de ceux qui étaient dans une position un peu intermédiaire... Je n'avais encore pas pris de décision.

J'ai cheminé ces deux-trois dernières semaines, j'ai beaucoup écouté, j'ai beaucoup écouté Jean-Louis (Touraine) , j'ai beaucoup écouté les gens autour de moi... Et puis j'ai surtout entendu les débats aujourd'hui qui ont été d'une qualité extrêmement intéressante. Nous avions la volonté dans le groupe de laisser les débats se dérouler dans le respect des convictions de chacun.

Alors je suis presque à regretter de ne pas faire parti des 225 cosignataires de cet amendement (modifiant le titre -afin de "garantir" ce droit, au lieu de simplement le "donner"- co-signé par 225 députés de tous bords)

En tous les cas, vous avez réussi à me convaincre : on ne rentre jamais dans un débat comme on en sort. Vous avez réussi à me convaincre, donc merci pour tous ces échanges, et pour m'avoir fait évoluer dans mon positionnement".

Mon intervention à voir en vidéo.

Cliquez sur l'image pour lancer la vidéo .


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