Christine Cloarec-Le Nabour
Députée de la 5ème Circonscription d'Ille-et-Vilaine

CONSTRUISONS L'ÉTAT PROVIDENCE DU XXIème SIECLE.

À l'Assemblée Nationale

J’intervenais ce mercredi 14 novembre 2018 lors du séminaire de politique publique de « La République en Marche », animé par ma collègue Fiona LAZAAR et qui avait pour thème « Construire l’État providence du XXIème siècle ».

Objectifs:
 Croiser les regards académiques, politiques et praticiens sur les grands enjeux et perspectives du système social.

- Rappelons les chiffres de la pauvreté en France :

  • 9 Millions de personnes pauvres, dont 3 Millions d’enfants (1 enfant sur 5)
  • 1 famille monoparentale sur 3 est pauvre
  • 50% de bénéficiaires du RSA de plus en 10 ans
  • 30% de non recours estimé
  • Environ 110.000 personnes sans domicile, dont 30.700 enfants
  • 1 français sur 5 en situation de précarité alimentaire
  • Il faut 180 ans (6 générations) pour que les 10% les plus pauvres rattrapent le niveau de vie moyen…

Des chiffres qui nous amènent à un constat : notre modèle social sous sa forme actuelle n’a pas réussi à enrayer la persistance de la pauvreté.

- Un modèle qui alimente le sentiment d’impossibilité de sortir de la pauvreté :

  • Près de la moitié des bénéficiaires du RSA le sont depuis au moins 4 ans
  • 50% des bénéficiaires du RSA toujours pas accompagnés au bout de 6 mois.
  • Seuls 10% des bénéficiaires du RSA retrouvent un travail dans l’année
  • Les dépenses d’allocation ont augmenté de 80% en 10ans, la dépense moyenne d’insertion par allocataire a baissé de 50% sur la même période
  • ¼ des personnes sans domicile sont des anciens enfants de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance)

La stratégie de lutte contre la pauvreté :

Avec le Plan pauvreté annoncé par Emmanuel MACRON le 14 septembre dernier, et auquel j’ai eu l’honneur de contribuer via ma mission sur le versement de la « Juste prestation », il ne s’agit pas seulement de contenir la pauvreté par la redistribution mais bien de transformer notre État providence, notre système de protection sociale pour éradiquer la grande pauvreté et pour que la pauvreté ne se transmette plus en héritage.

Pour atteindre cet objectif, le président de la République a appelé à la mobilisation nationale. La lutte contre la pauvreté est en effet l’affaire de tous, ce que Emmanuel MACRON a illustré en explicitant l’image de la cordée qu’il avait employée il y a un an : »La cordée, c’est la cohésion d’un pays. N’oublier personne c’est dire au premier de cordée : n’oubliez pas les derniers »

N’oublier personne, c’est d’abord lutter contre le déterminisme social, donc intervenir dès la petite enfance pour mieux protéger et garantir les droits fondamentaux des enfants (30.000 nouvelles places en crèches, tiers payant pour la garde d’enfant, petits déjeuné dans les collèges de REP+, développement de la tarification sociale dans les cantines…)

N’oublier personne, c’est aussi être plus attentif à la situation des jeunes qui sont les premiers frappés par la pauvreté (obligation de formation jusqu’à 18 ans, généralisation de la « garantie jeune », renforcement de l’Aide Sociale à l’Enfance qui pourra se prolonger jusqu’à 21 ans…)

N’oublier personne, c’est enfin permettre à tous de retrouver le chemin du travail parce que c’est par l’activité qu’on a une place dans la société et qu’on sort de la pauvreté.

En complément des mesures détaillées dans le plan pauvreté, Emmanuel MACRON a également annoncé l’ouverture de deux grands chantiers attendus :

  • La mise en place d’un véritable service public de l’insertion qu’il faut construire avec ‘ensemble des acteurs et dont l’État sera le garant car il est le seul à pouvoir assurer une protection universelle et égale pour toutes et tous, partout sur le territoire. « Nous devons ensemble, les départements mais au delà des départements, les communes, les agglomérations, les métropoles, les régions qui le voudront, et le gouvernement, trouver la solution la plus intelligente qui permette de créer ce service public de l’insertion ».
  • La rénovation de notre système de minima sociaux pour en finir avec « le maquis des prestations », le « cauchemar bureaucratique » qui fait que 30% de ceux qui pourraient bénéficier du revenu de solidarité active (RSA) n’en font pas la demande. Pour cela, le président a demandé au gouvernement de préparer la mise en place du revenu universel d’activité qui fusionnera le plus grand nombre possible de prestations (par exemple : RSA, APL, Prime d’activité…) de manière à garantir un socle pour tous et qui devra être en même temps un vrai tremplin vers le retour à l’emploi.

Autant de propositions qui signent l’approche globale et pragmatique de la politique engagée pour enfin en finir avec ce scandale de la pauvreté dans notre pays ; afin de permettre à chacun non pas de mieux vivre pauvre, mais d’en sortir durablement. En ma qualité d’intervenante, j’ai souligné la grande cohérence entre les mesures annoncées et le constat qui m’a été dressé lors de la quarantaine d’auditions que nous avons menées avec Julien DAMON cet été. Ce séminaire de la majorité parlementaire tend à prouver l’engagement qui est le notre sur cette question, confiants collectivement que c’est bien en s’attaquant à la base de ce scandale que nous parviendrons à l’éradiquer sur la durée.

Vous retrouverez prochainement la vidéo de mon intervention dans la rubrique "Médias - Vidéos" .


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